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L'enseignement de tous les règnes de la Création : le chat thérapeute. Iris Grace et Thula.

Par Le Lun 04 déc 2017

L'histoire vraie d'une petite fille autiste qui apprit à s'ouvrir peu à peu au monde grâce à la présence de son chat Thula.

Thula agit avec elle comme le ferait un guide bienveillant, 

n'hésitant pas à plonger dans l'eau du bain pour l'aider à dépasser sa peur de l'eau, acceptant de se faire shampouiner pour lui montrer l'exemple,

présent à ses côtés à chaque instant de sa vie, dans chacune de ses activités,

compagnon de jeu complice et gardien du chemin...

 

Iris grace et son chat

 

 

 

"Aimer quelqu'un, c'est le lire"

Par Le Sam 25 nov 2017

" Aimer quelqu’un c’est le lire. C’est savoir lire toutes les phrases qui sont dans le cœur de l’autre, et en le lisant le délivrer. C’est déplier son cœur comme un parchemin et le lire à haute voix, comme si chacun était à lui-même un livre écrit dans une langue étrangère. Il y a plus de texte écrit sur un visage que dans un volume de la Pléiade et, quand je regarde un visage, j’essaie de tout lire, même les notes en bas de la page. Je pénètre dans les visages, comme on s’enfonce dans un brouillard, jusqu’à ce que le paysage s’éclaire dans ses moindres détails. Nos propres actes nous restent indéchiffrables. C’est peut-être pourquoi les enfants aiment tant qu’on leur raconte sans fin tel épisode de leur enfance. Lire ainsi l’autre c’est favoriser sa respiration, c’est-à-dire le faire exister.
Peut-être que les fous sont des gens que personne n’a jamais lus, rendus furieux de contenir des phrases qu’aucun regard n’a jamais parcourues. Ils sont comme des livres fermés. Une mère lit dans les yeux de son enfant avant même qu’il sache s’exprimer. Il suffit d’avoir été regardé par un nouveau-né pour savoir que le petit d’homme sait tout de suite lire. Il est même comme les grands lecteurs: il dévore le visage de l’autre. On lit en quelqu’un comme dans un livre, et ce livre nous éclaire d’être lu et vient nous éclairer en retour, comme ce que fait pour un lecteur une très belle page d’un livre rare (…).
Ce qui peut se passer de plus terrible entre deux personnes qui s’aiment, c’est que l’une des deux pense avoir tout lu de l’autre et s’éloigne, d’autant qu’en lisant on écrit, mais d’une manière très mystérieuse, et que le cœur de l’autre est un livre qui s’écrit au fur et à mesure et dont les phrases peuvent s’enrichir avec le temps. Le cœur n’est achevé et fait que quand il est fracturé par la mort.
Jusqu’au dernier moment le contenu du livre peut être changé. On n’a pas la pleine lecture de ce qu’on lit tant que l’autre est vivant. Dieu seul serait le lecteur parfait, celui qui donne à cette lecture tout son sens. Mais la plupart du temps, la lecture de l’autre reste très superficielle et on ne se parle pas vraiment.
Peut-être que chacun de nous est comme une maison avec beaucoup de fenêtres. On peut appeler de l’extérieur et une fenêtre ou deux vont s’éclairer mais pas toutes. Et parfois, exceptionnellement, on va frapper partout et ça va s’éclairer partout, mais ça c’est extrêmement rare. Quand la vérité éclaire partout, c’est l’amour."


Christian Bobin « La lumière du monde »

 

 

Maléfique ou la rédemption du féminin blessé

Par Le Jeu 23 nov 2017

Dans cette boîte de Pandore du féminin blessé

d'où s'élèvent témoignages de harcèlement, de viol, de violence, de manipulation, de spoliation de la conscience féminine, 

s'ouvre enfin une porte de guérison après tant de siècles de répression et de blessures infligées...

Le masculin sait-il qu'il se blesse et s'ampute lui-même en agissant de la sorte ? 

Le féminin sait-il qu'il continue de se blesser et de s'amputer lui-même en se contentant de singer un masculin déviant ?

Combien de femmes artistes ont caché derrière leur digne sourire de "muse" un statut beaucoup moins noble qui est celui de "nègre",

inspirant nombre de génies masculins se souciant peu, au final, de l'épanouissement du génie féminin,

le réduisant à un simple "objet de consommation" jetable après usage,

et combien avons-nous encore à nous affermir, nous, les femmes, 

après tant de "pétrissage", de "modelage", de vies sous influence

Ce film offre une belle allégorie de ce qu'ont pu devenir, dans l'inconscient collectif

et en chacun d'entre nous, homme ou femme,

ces énergies féminines violentées et blessées

dans la quête de leurs ailes dérobées que seul l'Amour peut rendre,

je crois en la perspective  d'un "avec" le masculin guéri et libéré,

qui n'exclut pas le tranchant de l'épée quand cela devient nécessaire

mais qui ne peut se réaliser

que dans la demande et l'offrande d'un pardon réciproque

Chaque vol, chaque trahison, chaque mensonge  portent en eux  la charge violente de cet arrachement d'ailes évoqué dans l'extrait du film

Cela peut être le fait d'un être extérieur à nous-mêmes

cela peut être de notre propre fait, 

chaque fois que nous nous écartons de ce qui nous fonde au plus profond

pour nous soumettre au labyrinthe de l'autre

chaque fois que nous oublions de nous choisir sur la voie de l'Etre

chaque fois que nous oublions qu'il réside, dans l'union d'un homme et d'une femme

un trésor merveilleux 

celui d'une coupe offerte aux grâces d'en Haut

 

 

"Adam, avant de rencontrer Ève, se dit Adam et la somme de ses lettres correspond au mot “quoi” ;

après sa rencontre avec Ève, son nom devient Aadam, et la somme des lettres donne “qui”.

Comme si, pour passer de l’état d’objet à celui de sujet, il fallait passer par la relation avec l’autre.

À ce moment-là, comme dans l’Évangile de Philippe, le mot amour devient le mot alliance.

Une alliance entre deux libertés, entre deux sujets qui s’inclinent l’un devant l’autre.

On n’est plus dans un registre de complémentarité. L’autre n’est pas là pour combler le manque. Ce sont deux sujets.

Et dans la relation entre ces deux libertés se révèle quelque chose de divin.

Ce n’est pas un amour de dépendance, ni un amour de séduction, c’est une alliance qui porte du fruit.

Le fruit peut être un enfant, mais aussi une œuvre – ou bien le plaisir ! -, mais dans tous les cas, c’est une façon de mettre Dieu au monde.

Au cœur de la relation elle-même se révèle quelque chose de l’être de Dieu."

Jean-Yves Leloup

(Les métamorphoses de l'échelle amoureuse, Revue Clé, Juillet 2007, entretien avec Jean-Yves Leloup par Patrice van Eersel)

 

 

 

 

Jeanne Moreau, Jean Rochefort, Robert Hirsh : ad vitam aeternam

Par Le Sam 18 nov 2017

Chère Jeanne Moreau

combien je vous dois

la beauté singulière de votre visage

la rocaille de votre voix où tintinnabulaient quelques étoiles

Votre présence à la fois dense

espiègle et mystérieuse qui donnait à chacun de vos rôles ces sourires de Joconde insaisissable

la justesse, la finesse et la poésie de vos interprétations

empreintes d'amour, d'indépendance et de joie de vivre

combien j'aimais vous écouter parler de votre voyage en cette vie

à chacun de vos entretiens

c'était une lueur née de votre expérience dans cette générosité de transmettre

je vous revois aujourd'hui courir sur ce pont dans ce film

Jules et Jim

où je vous ai rencontrée pour la première fois

j'avais 20 ans et vous m'ouvriez la voie

si belle incarnation de cette "nouvelle vague" détonnante et rafraîchissante

magnifique pied de nez aux verrous des conventions

merci

 

 

Inénarrable Robert Hirsh

il y avait en lui ce quelque chose qui emprunte à la beauté et à la puissance du clown

l'agilité du caméléon  et l'espiêglerie de l'enfant

dans cette façon qu'il avait de rendre à ses personnages la profondeur de leur humanité

 

 

 

L'élégance et la douce folie "British" de Jean Rochefort

 de ces êtres qui embellissent en vieillissant

La légèreté dans la gravité

la pudeur éloquente

et la force du lion

 

 

 

Albert Camus et Maria Casares

Par Le Sam 11 nov 2017

 

L'écrivain Albert Camus et la comédienne Maria Casarès se sont aimés pendant 15 ans.

En novembre 2017, la fille de Camus fait publier chez Gallimard leur correspondance inédite : plus de 1 200 lettres passionnées.

Rarement ils ont évoqué cet amour publiquement. 

archives extraites du site de France Culture: 

https://www.franceculture.fr/litterature/albert-camus-et-maria-casares-une-passion-en-archives